Rendement au premier passage Suite
Les amis,
Voyons comment Patty s’en sort avec son dernier défi......
Patty avait décidé d'appeler le Professeur pour écouter les conseils qu'il pouvait lui donner en préparation de sa visite de l'installation de Sherbrooke, Québec que la direction supérieure de sa société voulait acheter. Elle avait du mal à comprendre comment il était possible d'avoir 99,5%de rendement, une grande disponibilité et des chaînes équilibrées et pourtant ne dégager qu'une faible rentabilité. Après une brève discussion, le Professeur semblait être prêt à résumer la situation.
"Patty, je pense que vous trouverez que la faible rentabilité est le résultat de frais de retraitement élevés", déclara-t-il.
"Mais, Professeur, comment cela est-il possible lorsque le rendement de premier passage est de 99,5% ? Il n'y a pratiquement rien à retraiter", répondit Patty.
Le Professeur sourit, "Garde un esprit ouvert", conseilla-t-il.
Ensuite il poursuivit, "Ne t'inquiète pas, tu va comprendre en un clin d'œil".
Patty aurait aimé être aussi sûre. Alors qu'elle était sur le point de dire au revoir, elle lui fit part de ses observations au sujet de tous ces adolescents collés à leurs smartphones au cours de ses récentes vacances à Williamsburg. Elle partagea aussi son inquiétude au sujet de ses deux fils qui grandissent dans ce monde ultra connecté.
"Patty, la chose principale que possèdent vos fils est qu'ils vous ont toi et Rob comme parents. Vous les aiderez à choisir la bonne direction, j'en suis sûre. Mais n'oublie pas de te détendre, après tout ils n'ont que 5 ans", plaisanta le Professeur.
Alors qu'il allait dire au revoir, il pensa à autre chose à dire à Patty.
"Dis donc Patty, tu te souviens qu'ici, à l'Université d'Ivy, nous avons des séances d'informations avec les lycéens qui envisagent d'intégrer notre école d'ingénieurs, n'est-ce-pas?", demanda-t-il ?
Patty réfléchit un instant et se rappela combien cela était impressionnant. C'était la seule université, à sa connaissance, qui organisait une rencontre entre les professeurs et les lycéens et leurs familles pour parler des avantages de l'enseignement en ingénierie de l'Université d'Ivy.
"Bien sûr, Professeur, c'est quelque chose de formidable que fait l'Université Ivy", répondit Patty.
"Grâce à ce programme, j'ai parlé à des centaines de lycéens, j'ai aussi fait des présentations devant de plus grands groupes de lycéens. Laisse-moi passer quelques instants avec un lycéen et je peux te dire si ce sera un bon élément pour l'Université Ivy", déclara le Professeur.
« Comment cela est-il possible ? » Demanda Patty.
"Je recherche deux signes. Le premier est si ses parents sont plus intéressés que lui, c'est un mauvais signe. L'autre est si le lycéen trouve que quelqu'un comme moi est intéressant, c'est un bon signe", le Professeur plaisanté et poursuivit.
"Je sais, pour un adolescent typique de 17 ans, je suis une grosse tête ennuyeuse; cependant pour quelqu'un qui est passionné par les études, je serai perçu comme une ressource féconde, même s'il n'a que 17 ans", termina-t-il.
Patty rigola intérieurement en pensant que seul le Professeur pouvait utiliser ce terme de "ressource féconde".
Patty dit au revoir à son mentor et appela Pete pour convenir de son départ pour Manchester, aéroport NH, à environ une heure de son bureau d'Exeter.
En fin de journée, ils étaient dans leur hôtel de Sherbrooke. Ils dînèrent dans un restaurant français et tous deux convinrent d'essayer de ne parler qu'en français. Chacun d'entre eux parla un peu espagnol par inadvertance, un problème courant des personnes qui parlent plusieurs langues latines.
Après une bonne nuit de sommeil, ils se retrouvèrent pour le petit déjeuner. Au cours de celui-ci, ils convinrent de plusieurs choses.
1. Ils essaieront de parler en français lors de la réunion
2. Ils parleront de l'utilisation des préformes pour résoudre le problème de vide des QFN en premier car ils s'attendent à ce que ce sujet soit le plus controversé.
3. Le problème de rentabilité sera laissé pour la fin car ils ont prévu que cela prendrait du temps mais provoquerait moins de controverse.
Après un court trajet en voiture depuis l'hôtel, ils étaient sur place. Pete fit des commentaires sur la façon logique dont les sorties étaient numérotées sur les autoroutes canadiennes, en fonction du nombre de kilomètres depuis un point de référence.
Alors qu'ils s'approchaient du réceptionniste, Pete s'exclama: "Bonjour, comment ça va ? Nous sommes là pour répondre à Jacques? - -
Sans tarder, Jacques fit son apparition.
“Bonjour Jacques, mon nom est Patty et c'est Pete. Nous aimerions parler en français si c'est acceptable.” Dit joyeusement Patty. - -
"Ha, les amis, le français ne sera probablement possible pour nous. Vous parlez avec un accent parisien, ce qui suggère que vous avez appris le français européen. Notre français contient de nombreux mots différents, nous parlons presque tout le temps en anglais avec nos clients et partenaires de France", répondit Jacques.
Patty réfléchit une minute et cela lui sembla logique. Le Québec a été séparé de la France pendant 250 ans mais elle se rendit alors compte que les USA et la Grande Bretagne étaient séparés depuis environ autant de temps. Peut être est-ce la raison pour laquelle certaines personnes disent que les USA et la Grande Bretagne sont deux cultures séparées par une langue commune, pensa-t-elle.
Ils se rendirent dans une salle de conférence et commencèrent à discuter du problème de vide du QFN. Jacques présenta ses données et Patty et Pete firent une présentation de la façon dont les préformes de brasage pouvaient réduire le vide QFN. Patty donna à Jacques un exemplaire de l'article de Seth Homer sur le sujet. Pete et Patty furent surpris que Jacques fut si réceptif à l'utilisation de préformes. Il semblait que ce voyage ait été plus facile que prévu.
"Jacques, est-ce OK si Pete et moi nous baladions et observions la procédure de fabrication pendant un moment", demanda Patty.
"Bien sûr, prenez quelques heures et ensuite nous irons déjeuner", répondit Jacques.
Patty et Pete allèrent donc observer le 3 SMT et les chaînes d'assemblage par orifice. Lorsqu'ils entrèrent dans les locaux, ils furent surpris de voir ce qui semblait être des opérateurs de reprise. Patty s'approcha pour mieux observer. En fait, juste après l'assemblage des cartes à circuit imprimé, celles-ci étaient visuellement inspectées. De nombreuses cartes allaient directement sur le poste de reprise. Les cartes qui réussissaient l'inspection visuelle entraient dans un test de circuit. La plupart de ces cartes allaient aussi sur les postes de reprise. Le rendement dit de premier passage était apparemment mesuré une fois que tout ce travail de reprise avait été fait.
"Pete, pourquoi ne vérifies-tu pas le reste de la procédure? Je vais rester ici et voir si je peux obtenir un véritable compte de rendement de premier passage", suggéra Patty.
Alors Pete alla observer les autres parties des procédures SMT et par orifice et Patty resta et compta les cartes afin de déterminer le rendement de premier passage. Après un peu plus d'une heure, ils se retrouvèrent dans la salle de repos pour résumer la situation.
"Hé bien, pendant l'heure où je suis restée, 150 cartes ont été assemblées sur la chaine que j'observais. Le rendement de premier passage était de seulement 24 %", marmonna Patty.
"Je peux faire mieux!" Répondit Pete. "Ils ont un rond-de-cuir", souria-t-il.
Patty s'étouffa avec son thé glacé. Alors qu'elle se remettait, elle dit "Comme au Mexique?"
« Ouais ! C'est le même scénario", répondit Pete.
Il y a quelques années, Patty et Pete étaient dans un atelier au Mexique et observaient un opérateur qui poussait un composant à l'aide d'un stylo sur une carte qui avait été rejetée par une machine de positionnement de composant. Le composant n'était pas aligné et l'opérateur le redressait. Personne ne savait comment programmer les machines de positionnement pour corriger cette erreur.
"D'autres phénomènes intéressants ?" Demanda Patty.
"Ils utilisent la même pâte et les mêmes paramètres d'impression, quel que soit le stencil. Il n'est pas étonnant que les rendements de premier passage soient faibles", conclut Pete.
Alors qu'ils résumaient les choses, ils étaient un peu dépités alors qu'ils se rappelaient leurs aventures passées lorsqu'ils devaient donner de mauvaises nouvelles. Ensuite Patty eu une idée.
"Pete, pourquoi ne proposons-nous pas que tu vienne ici une semaine ou deux pour les aider ?" Demanda Patty.
"Cela semble amusant", répondit Pete.
"Mais ils doivent convenir que le rendement de premier passage soit mesuré lorsque les cartes sortent de la chaine d'assemblage. Sans cette mesure ils ne peuvent pas savoir où leurs procédures ont besoin d'être améliorées", ajouta Patty avec sérieux.
"Et nous devons afficher les défauts sur un graphique de Pareto afin d'élaborer un plan d'amélioration continue", conseilla Pete.
Figure 1. Graphique de Pareto d'un assemblage typique de cartes SMT.
"Il est surprenant que l'équilibrage de leur chaine et leur disponibilité soient si bons", ajouta Pete.
Ils avaient de l'appréhension lorsqu'ils rencontrèrent Jacques. Ils se rappelèrent l'époque où les gens étaient hostiles lorsqu'ils donnaient de mauvaises nouvelles.
Patty fit tout ce qu'elle pouvait pour rester positive. Elle commença par leurs points forts (disponibilité et équilibrage de la chaine) et les complimenta sur la qualité de ces mesures si importantes. Ensuite elle partagea des "opportunités d'amélioration" et proposa l'aide de Pete.
"Mes amis, merci. Quelle gentille proposition. J'accepte", dit Jacques avec reconnaissance. "Je pense que les ateliers auxquels j'ai assisté sur la disponibilité et l'équilibrage ont été bénéfiques. Ils étaient présentés par ce type intéressant que tout le monde appelle le Professeur", termina-t-il.
Patty et Pete furet surpris du bon déroulement de ce voyage. Ils apprécièrent un délicieux déjeuner français dans un café près de l'usine avec Jacques. Pendant le voyage de retour, ils discutèrent de l'importance de la masure du rendement de premier passage avant d'effectuer des travaux de reprise et d'indiquer les défauts sur un graphique de Pareto pour poser les bases de l'amélioration des rendements. Patty comprenait maintenant ce que le Professeur voulait dire par "observez les coûts de reprise" car ils reprenaient le travail avant de mesurer leurs rendements.
Épilogue: Deux mois plus tard, le vrai rendement de premier passage était de 94 %. Les coûts fondirent avec moins de reprise et l'activité prit son essor. Suite à l'augmentation de l'activité, le plein emploi fut maintenu. La société de Patty finit par acheter cette usine. De plus, Patty et Pete devinrent les amis de Jacques?
Au plaisir,
Dr. Ron
Remarque : Comme toujours, cette histoire se base sur un incident réel.
Translation powered by Avalon Professional Translation
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